Cellier Germaine

 Cellier

La parfumerie s'est considérablement développée ces dernières années. Pour autant, celle-ci reste un art ancestral qui nous a légué un héritage colossal. Ainsi, si certains parfums du siècle dernier occupent encore nos rayons, il est essentiel de ne pas oublier leurs créateurs. Parmi ces derniers, Germaine Cellier reste l'une des figures les plus marquantes de l'après-guerre. Personnage fantasque, celle-ci est restée particulièrement célèbre aux États-Unis. Alors, qui se cache vraiment derrière l'attitude provocante de Germaine Cellier ?

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Les parfums de Cellier Germaine

Eau de toilette Vent Vert Balmain
Balmain
Eau de toilette - 1947
Famille olfactive : Fleurie

Les débuts de Germaine Cellier

Germaine Cellier puise incontestablement son caractère et son amour pour la parfumerie dans ses origines familiales. En effet, elle doit son côté créatif et quelque peu fantasque à son père, Georges, un touche-à-tout quelque peu bohème et aimant par-dessus tout faire la fête. Sa mère, quant à elle, été herboriste. Après avoir été pensionnaire dans une école religieuse, en Gironde, Germaine Cellier se rendit à Paris, à la fin des années 20, pour y étudier la chimie. Une fois son diplôme en poche, elle fut embauchée, en 1930, en tant que chimiste par l'entreprise française Roure. Néanmoins, ce début de carrière fut ralenti par la Seconde Guerre Mondiale. Sa renommée arriva quelque temps après, dans les années 40. C'est à cet instant que Germaine Cellier fit la connaissance de Robert Piguet, un ancien styliste de Paul Poiret ayant récemment lancé sa propre marque. Celui-ci voulait alors incarner le renouveau de la France à travers ses créations. Il s'associa à Germaine Cellier pour lancer son tout premier parfum. C'est ainsi que la créatrice confectionna pour lui, en 1944, une fragrance nommée Bandit. C'est ainsi que son nom commença à se faire une place dans l'univers des parfums.

La notoriété pharaonique de Germaine Cellier

À cette époque, les femmes n'étaient pas très présentes dans l'univers de la parfumerie. Pour autant, cela ne découragea pas Germaine Cellier. Dès 1945, celle-ci confectionna le célèbre parfum Vent Vert pour Balmain. Chargé d’audace, celui-ci osait introduire jusqu'à 8 % de galbanum dans sa composition, du jamais vu ! Dès lors, les succès s'enchaînèrent. En 1946, Germaine Cellier confectionna Cœur Joie pour Nina Ricci, un parfum devenu un incontournable et vendu dans un flacon en cristal élaboré par la maison Lalique. En 1947, Germaine Cellier collabora une nouvelle fois avec Balmain en créant le parfum Élysées 64-83. De même, en 1948, elle se tourna de nouveau vers Robert Piguet et créa Fracas, un parfum au succès inégalé aux États-Unis. Dès lors, Germaine Cellier fut considérée comme l'une des parfumeuses les plus contemporaines et avant-gardistes de son époque. Son jus fut littéralement adulé par les plus grands noms de la planète à l'instar de Marc Jacobs, Isabelle Huppert, Jerry Hall, Sofia Coppola, Courtney Love,… Ainsi, ayant propulsé sa carrière, Germaine Cellier décida d'ouvrir son propre laboratoire, entre les années 1950 et 1961, à Neuilly-sur-Seine. C'est d'ailleurs en ce lieu qu'elle élabora le célèbre parfum Jolie Madame pour Balmain. D'ailleurs, celle-ci réitéra l'expérience en signant l'iconique Monsieur Balmain, en 1964.

Décédée en 1976, Germaine Cellier laisse derrière elle un riche patrimoine olfactif. D'ailleurs, comme si ces formules lui avaient succédé, Fracas et Bandit ont été relancés sur le marché, en 1999, avec une toute nouvelle formule. Les créations de Germaine Cellier semblent pour toujours intemporelles. D'ailleurs, la notoriété de cette créatrice outre-Atlantique semble être restée absolument intacte, comme si celle-ci était née pour ne jamais s'éteindre…